(Visited 786 times, 1 visits today)
Copyright © 2023 - Institut Avant-garde
Si le secteur privé prendra spontanément en charge certains de ces investissements, il ne le fera pas de manière suffisante sans intervention de l’État.
Nous avons examiné de la manière la plus exhaustive possible des études de cas sur le financement de grandes transformations, aujourd’hui en Europe, mais aussi en d’autres temps et en d’autres lieux. Nous avons recensé 48 outils de financement existants ou ayant existé. Le débat public se concentre aujourd’hui principalement sur une vision de l’État qui prendrait à sa charge les investissements délaissés par le secteur privé, notamment en s’endettant. Le contexte politique marqué par les vifs débats sur le PLF 2025 montre pourtant que cette voie pourrait conduire à l’immobilisme alors même que le dérèglement climatique appelle à une action urgente. Ce travail montre qu’il existe une grande diversité d’outils mobilisables et il permet d’explorer d’autres rôles que l’État pourrait endosser pour financer la transition.
L’État a recours à l’endettement pour lever des fonds et financer les investissements de transition. Mais il peut se comporter en trésorier, et optimiser la structure de sa dette pour dégager davantage de marges de manoeuvre.
L’État compensateur intervient pour créer les conditions qui inciteront le secteur privé à prendre en charge les investissements.
Les collectivités locales jouent un rôle central dans la réalisation de l’objectif de transition. Il est essentiel de mobiliser des outils de financement spécifiques, conçus pour répondre à leurs besoins particuliers.
Élargir le spectre des outils de financement implique néanmoins de comprendre les moteurs de l’économie politique du Vieux Continent, les facteurs qui restreignent la capacité d’action, et ceux qui pourraient permettre de la faire évoluer. Nous avons représenté les outils de notre boîte selon deux axes : le niveau de prise en charge financière par l’État et le degré de discipline imposée par le secteur public au secteur privé.
On voit émerger des spécificités du modèle européen. Les outils actuellement employés sont ceux qui mobilisent faiblement ou moyennement le bilan de l’État, et qui imposent une discipline faible au secteur privé. Les quelques outils qui imposent une discipline forte reposent sur des mécanismes de marché agissant sur les signaux-prix.
Il existe cependant un monde plus large d’outils de financement possibles. Sur 48 outils, seuls 19 outils de la boîte sont mobilisés Europe. Pour faire évoluer le modèle de financement européen, il faudra néanmoins considérer l’économie politique des outils.
Clara Leonard est co-fondatrice et directrice générale de l’Institut Avant-garde. Docteure en économie après une thèse sur l’histoire des doctrines de la dette publique française sous la direction d’Annie Cot et d’Éric Monnet, elle est également diplômée d’HEC Paris, de la Sorbonne et de la London School of Economics. Elle a travaillé à la Direction Générale du Trésor sur les questions européennes.
Juliette de Pierrebourg est diplômée de Sciences Po Paris où elle a suivi sa licence et un master de recherche en science politique. Elle s’intéresse à l’économie politique de la dette, de la finance, et à la politique en temps de crise. Elle est chargée d’études à l’Institut Avant-garde depuis décembre 2023.
Romain Schweizer est diplômé de l’Université Paris-Dauphine et de l’ENSAE. Il a soutenu une thèse sur l’intégration des risques liés au dérèglement climatique par le secteur financier sous la direction de Pierre-Noël Giraud avant de rejoindre le département d’économie de France Stratégie pour participer à la rédaction du rapport Pisani-Ferry et Mahfouz, Les incidences économiques de l’action climatique.
Jules Vérin est élève au département d’économie de l’École normale supérieure de Lyon. Il s’intéresse principalement à l’analyse des politiques publiques et au financement de l’État, ainsi qu’à l’histoire économique monétaire.
Les auteurs tiennent à remercier Jens van ‘t Klooster, Benjamin Braun et Sebastian Diessner pour leur relecture attentive de ce rapport, ainsi que les membres du programme Collectivités d’I4CE pour leurs retours sur notre encart « Financement des collectivités locales ».
Contact presse
Pour toute demande de contact, veuillez vous adresser à :
Juliette de Pierrebourg
juliette.depierrebourg@institutavantgarde.fr
Images par ordre d’apparition :
Frederick Childe Hassam, Sunset at Sea, 1911, 86 x 86 cm, huile sur toile.
George Seurat, La forêt à Pontaubert, 1881, 79 x 62 cm, huile sur toile.
Paul Klee, Gradations, 1921.
Robert Roth, Landscape #107, 2014, huile sur bois.
René Magritte, Autoportrait, 1923, huile sur toile.
Nicolas de Staël, Chemin de fer au bord de mer, soleil couchant, 1955, 73 x 100 cm, huile sur toile.
Félix Vallotton, Coucher de soleil, 1913.